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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LA JEUNE FILLE ET LES PAYSANS

Écrit et réalisé par DK WALCHMAN et Hugh WALCHMAN - Pologne 2023 1h54 VOSTF - avec Kamila Urzedowska, Robert Gulaczyk, Miroslaw Baka, Sonia Mietielica... D’après le roman Les Paysans de Wladislaw Reymont.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA JEUNE FILLE ET LES PAYSANSC’est le croisement de deux œuvres magistrales, dantesques, une performance cinématographique hors du commun. D’un côté, un monument de la littérature, les 1000 pages de la fresque naturaliste Les Paysans, du romancier polonais Wladyslaw Reymont, Prix Nobel de littérature en1924. Un portrait de la Pologne rurale de la fin du XIXe siècle, pendant slave des œuvres de Zola, Dickens ou Thomas Hardy, alors que l’Europe était en pleine transformation, à l’aune de la Révolution industrielle. De l’autre, le travail unique des deux animateurs polonais DK et Hugh Welchman, un couple nominé aux Oscar pour La Passion Van Gogh (2017), film qui contribua à populariser la technique de la rotoscopie, consistant à filmer les scènes en prises de vues réelles avant de repeindre chaque image. Au final plusieurs dizaines de milliers de peintures, réalisées par une centaine d’animateurs.



Au cœur du récit, il y a donc la description d’une société rurale figée dans ses traditions et aussi ses turpitudes, à laquelle fait face – ici l’adaptation prend ses distances avec le roman – une jeune femme qui voudrait, en cette période qui précède l’avènement de la modernité, réclamer son indépendance et sa liberté. Jagna, à la beauté irradiante et à la blondeur étincelante, subjugue les hommes et provoque de fait l’ire des femmes. Entre elle et Antek, un solide fils de fermier, le bellâtre local, le coup de foudre est immédiat. À ceci près qu’Antek est déjà marié à la non moins belle mais plus discrète Hanka, qui lui a donné des enfants… À ceci près également que Jagna va être contrainte par sa mère, en échange de quelques acres de terre, de se marier avec Maciej, qui n’est autre que le père d’Antek ! Un patriarche tyrannique qui a d’ailleurs refusé de céder de son vivant de la terre à ses fils… Autant dire que la situation va rapidement devenir explosive, le qu’en dira-t-on se transformant rapidement en une traînée de calomnies autour du vieux cocu, de la femme trompée, mais surtout de la belle Jagna, objet de toutes les haines du village. Et quand une catastrophe s’abat sur les récoltes, on va tout de suite assimiler cette calamité naturelle à une punition divine en réponse au péché de chair.
Car dans cette Pologne rurale très catholique et conservatrice, il va de soi que ce n’est pas à l’homme adultère qu’on en veut mais à celle dont la beauté et la soif de liberté offense le cours « naturel » des choses. Et la violence de la réaction des habitants sera à la hauteur de leur étroitesse d’esprit.

Très beau plaidoyer contre le patriarcat et les violences faites aux femmes et pour la liberté individuelle, La Jeune fille et les paysans est évidemment sublimé par le travail plastique incroyable de l’équipe de réalisation qui, dans ce récit chapitré en quatre parties comme les quatre saisons qui rythment la vie des champs, magnifie la beauté picturale des paysages et des traditions polonaises, entre autres lors de magnifiques de scènes de bal. S’inspirant de dizaines de tableaux de peintres polonais de la fin du XIXe inconnus dans nos contrées, le film nous emporte autant par la puissance de son intrigue que par la splendeur de sa forme : on est admiratif du travail sur chaque plan, qui exploite admirablement les possibilités de l’animation sans rien effacer de la subtilité du jeu des acteurs.