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SIDONIE AU JAPON

Élise GIRARD - France / Japon 2023 1h34 VOSTF - avec Isabelle Huppert, Tsuyoshi Ihara, August Diehl... Scénario d’Élise Girard, Sophie Fillières et Maud Ameline.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

SIDONIE AU JAPONRêver du Japon. Rêver de se perdre au Japon. Rêver de s’endormir quelque part au Japon. N’importe où puisqu’il y aura forcément au réveil quelqu’un qui parlera japonais… Cela simplement suffira à combler ce désir ardent de Japon. Élise Girard possède, comme toutes celles et ceux qui ont eu un jour la chance de faire le voyage, cette trace en elle, laissée après un bref séjour où elle présenta son premier film, Belleville Tokyo, au public nippon. Son film est donc très librement inspiré de son histoire et de cette volonté de raconter, en fiction, ce sentiment étrange mais très doux qu’une telle rencontre produit sur les âmes et les cœurs des « étrangers ».
Bien que ce Japon-là soit connu grâce au cinéma et aux mille et une images aux allures de cartes postales qu’il véhicule – la cérémonie du thé, les cerisiers en fleurs, les multiples rites du quotidien –, le voyage qu’elle propose nous offre un autre regard, intime, comme raconté de l’intérieur par cette Sidonie qui nous est quant à elle si familière puisqu’incarnée par Isabelle Huppert.



Sidonie est une auteure reconnue… dont l’œuvre pourtant se réduit à un titre, succès fulgurant après lequel elle n’a plus jamais repris la plume. Elle n’a pas franchement envie de partir au Japon à l’invitation de son éditeur local, à l’occasion de la réédition de ce titre. Sidonie n’a pas trop envie de reparler du passé. Sidonie n’a pas non plus envie de sortir de sa zone de confort. Sidonie a un peu peur de voyager seule, c’est que le Japon est un monde à lui tout seul, à des milliers de kilomètres, à des heures d’avion…
Elle se décide tout de même à partir. Accueillie par Kenzo, son éditeur japonais, elle commence sa « tournée ». Les interviews, les séances de signatures dans les librairies… Partout ailleurs, ce serait mené tambour battant, mais nous sommes entre Osaka et Kyoto et c’est bien la délicatesse, la lenteur, le silence qui s’invitent. Sidonie est perdue, « ici, je reconnais tout, mais tout est différent » dit-elle, comme si elle avait mis les pieds sur une autre planète. Et c’en est une… les codes, les gestes, les regards, les sourires, les usages, tout est singulier. Sidonie peu à peu baisse la garde, lâche prise, accepte de perdre le contrôle, de se laisser guider, de se laisser porter. C’est alors que, tout naturellement puisque nous sommes au Japon, un fantôme vient lui rendre visite, tout naturellement : celui d’Antoine, son cher époux disparu.

Il ne faut pas en dire plus de peur de briser le charme, aussi doux que léger, de ce drôle de film souvent rieur et délicieusement attachant, qui raconte bien des choses sur le pays du soleil levant mais aussi, plus universellement, sur le chagrin qui entrave les cœurs et sur tout ce qui se partage avec l’émotion. Isabelle Huppert est bien entendu parfaite et se fond délicieusement dans ce bouquet de petits décalages : le sérieux et la froideur de son apparence, de son phrasé et de son expression corporelle sont utilisés par la réalisatrice avec un art du contrepoint qui sonne toujours juste. Il y a un zeste de folie dans cette manière d’être et de se mouvoir aux côtés de cet éditeur charismatique, à la courtoisie très pince-sans-rire. Alors si vous aimez l’harmonie rigoureuse et poétique d’une cérémonie du thé, les paysages sublimes respirant la spiritualité et la fragilité de l’instant présent, les histoires d’amour un peu lost in translation… alors vous aimerez Sidonie et son voyage au Japon.