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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

KNIT'S ISLAND

Ekiem Barbier, Guilhem Causse et Quentin L’helgoualc'h - documentaire France 2023 1h35mn VOSTF -

Du 17/04/24 au 06/05/24

KNIT'S ISLANDLe dispositif de Knit’s Island est hors normes. Le film a été conçu à partir de captures d’images du jeu vidéo DayZ. Ce jeu, créé il y a une dizaine d’années, est un simulateur de survie. Les joueuses et joueurs, de par le monde, se retrouvent en ligne et déambulent dans un univers post-apocalyptique. Après avoir créé leurs propres avatars, les trois réalisateurs vont à leur rencontre pour les interroger.

Ce documentaire animé qui mêle, comme on l’a rarement vu, cinéma et jeu vidéo nous plonge en immersion dans un univers vertigineux. Nous sommes dans le jeu, face aux situations que rencontrent les cinéastes. Celles-ci peuvent être ubuesques ou inquiétantes, comme lorsqu’ils rencontrent un groupe de personnes surarmées et cannibales, utilisant un jouet humain sur lequel se défouler. Quelle est la part de réel dans ces pulsions d’ultra-violence, quelle est la part de bluff ? La dimension réaliste des décors tranche avec les mouvements encore un peu raides et grotesques des avatars, dont les voix humaines, nettes et naturelles, peuvent parler sans complexe du plaisir de tuer.
Mais le film n’est en aucun cas un simple procès réactionnaire de gamers décérébrés et accros à la violence gratuite. Les questionnements abordés par Barbier, Causse et L’helgoualc’h parviennent à être bien plus profonds. La violence a une place certes mais ce lieu virtuel est aussi un défouloir, une échappatoire et un lieu de liberté. Tout en racontant une immersion intense (les cinéastes ont joué un millier d’heures pour fabriquer leur film, leurs interlocutrices et interlocuteurs jouent parfois depuis une dizaine d’années), le long métrage aborde avec intelligence la frontière entre le réel et le virtuel. Oui, c’est un lieu de fiction pour la plupart des personnes interrogées, et certaines sont conscientes du risque de s’y perdre. Il y a un recul, une lucidité sur cet effet de réalité virtuelle. Mais ce qu’on y ressent est bel et bien réel.

Les souvenirs laissés par ces heures de déambulations et d’interactions sont-ils virtuels ? « On a l’impression qu’on a de vrais souvenirs, comme si c’était vraiment arrivé », confie un joueur. De fait c’est arrivé, et c’est ce que les cinéastes parviennent à raconter. Ils rendent compte ici d’un extraordinaire champ fictionnel et de son pouvoir sur le réel ; c’est un road movie tentaculaire où l’on peut croiser des psychopathes et des contemplatifs, où l’on recherche l’adrénaline ou la relaxation. Est-ce une fantaisie ? Est-ce une utopie ? La vraie vie parfois s’invite, une mère parle mais doit aller chercher son enfant. Les pleurs du bambin s’invitent dans le jeu, la mère s’absente, mais son avatar reste à l’image, immobile, les yeux ouverts. Elle est absente mais elle est encore là.
L’expérience des cinéastes… est aussi fascinante que généreuse… À la rencontre de ces personnes de tous horizons, qui se connaissent et ne se connaissent pas, le film dépeint de manière étonnamment émouvante une vraie communauté.

(N. Bardot, le Polyester)