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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Mardi 21 FÉVRIER 2023 à 20h30

MAESTRA #8


Un mardi par mois, Maestra met à l’honneur une réalisatrice. Un cycle de programmation pour découvrir toute la richesse de notre matrimoine cinématographique mondial et mettre en lumière des cinéastes bien trop souvent effacées du récit historique.

OUTRAGE

Ida LUPINO - USA 1950 1h15mn VOSTF - avec Mala Powers, Tod Andrews, Robert Clarke, Lilian Hamilton... Scénario de Ida Lupino, Malvin Wald et Collier Young.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

OUTRAGE« Ida Lupino possédait d’extraordinaires talents, dont celui de la mise en scène. On se souvient de son travail d’actrice exigeant et rayonnant, mais ses magnifiques réussites de cinéaste sont un peu restées dans l’ombre, ce qui est injuste. Elle fut une véritable pionnière, et ses films sont de remarquables morceaux de musique de chambre traitant de sujets très hardis d’une façon très claire, presque documentaire. Ses films marquent une date dans l’histoire du cinéma américain. Les films de Lupino étudient les âmes blessées d’une façon très méticuleuse et décrivent le lent et douloureux processus par lequel les femmes tentent de se battre avec leur désespoir, pour redonner un sens à leur vie. Ses héroïnes sont toujours d’une grande dignité, à l’image de ses films. C’est une œuvre marquée par l’esprit de résistance, avec un sens extraordinaire de l’empathie pour les êtres fragiles ou les cœurs brisés. » (Martin Scorsese, Les Cahiers du cinéma, 1996)

Comédienne américaine vue chez Fritz Lang, Nicholas Ray ou Raoul Walsh, Ida Lupino fonde à la fin des années 40 un studio de production de cinéma indépendant en marge d’Hollywood, avec son compagnon, l’écrivain Collier Young. Ensemble, ils produisent, parfois écrivent, une poignée de films à petit budget remarquables qu’Ida Lupino réalise elle-même. Des films sensibles, aux sujets de société très audacieux pour l’époque et filmés sans détour, tels que l’abandon d’enfants (Avant de t’aimer), la maladie (Faire face), la bigamie (Bigamie) ou, dans le cas d’Outrage, son troisième film, les répercussions traumatiques d’une agression sexuelle.
Dans une petite ville américaine, Ann Walton, une jeune comptable, vient de se fiancer à Jim Owens, qu’elle fréquente secrètement. Mais un soir, à la sortie de son travail, elle est agressée sexuellement par un homme. Traumatisée par l’événement, ne supportant pas la sollicitude et la curiosité des personnes qui l’entourent, Ann prend la décision radicale de fuir la ville et de changer d’identité.

À une époque où le cinéma américain est régi par la censure (le Code Hayes) et où la représentation d’un viol ne doit être que suggérée, la frontalité avec laquelle la cinéaste s’empare d’un sujet aussi tabou étonne (même si le mot lui-même n’est jamais prononcé). D’abord parce que Lupino est une formidable metteuse en scène. Il faut voir la maîtrise avec laquelle elle compose son film : les choix de cadres et de découpage ; la place accordée à la lumière, alternant entre les codes du film noir et ceux d’un cinéma plus réaliste ; l’importance du son, comme révélateur des traumatismes de l’héroïne. Il étonne aussi par l’intelligence de son écriture. En épousant le point de vue quasi unique d’Ann, le film décrit ainsi avec une très grande justesse les conséquences de cette agression sur son corps et sur sa psyché : la sidération, la honte, l’amnésie traumatique, la mémoire du corps. Rares sont les œuvres qui, encore aujourd’hui, traitent le sujet avec une telle finesse. Qui pourrait croire que l’une d’entre elles date de 1950 ? Un film court et puissant, aux résonances très actuelles. « Ce que j’ai fait de mieux » dira Ida Lupino.