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Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...

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SEPTEMBRE SANS ATTENDRE

(VOLVERÉIS) Réalisé par Jonas TRUEBA - Espagne 2024 1h54 VOSTF - avec Itsaso Arana, Vito Sanz, Fernando Trueba, Andrés Gertrudix, Francesco Carril... Scénario de Jonás Trueba, Itsaso Arana et Vito Sanz.

Du 28/08/24 au 10/09/24

SEPTEMBRE SANS ATTENDREC’est tout un art que de réussir sa rupture amoureuse. Après 14 années de couple, Ale et Alex se séparent et, avec un goût assez réjouissant du sens-inverse, ils ont décidé que c’est une nouvelle qui se fête. Ce n’est pas tout à fait leur idée, mais une de celles qu’essaime l’inclassable père d’Ale, prolixe en aphorismes fantaisistes. En l’occurrence : « célébrer la séparation des couples plutôt que leur union ». Ale et Alex l’ont tant entendu que l’idée a dû finir par faire son chemin. Après tout, s’ils se séparent, c’est pour aller mieux. Alors, le dernier jour de l’été, en septembre, ils organiseront une fête avec tous leurs proches. Ce sera comme un mariage, mais à l’envers. Et voilà lancé le moteur de cette charmante comédie signée Jonás Trueba, Madrilène quadragénaire, entre influence rohmérienne et clins d’œil à la « comédie de remariage », courant novateur du Hollywood des années 30 et 40 qui célébrait l’égalité dans le couple. Trueba en garde une séduisante conception de la légèreté et de la modestie dans cette auscultation moderne du couple à laquelle Itsaso Arana (Ale) et Vito Sanz (Alex), également co-scénaristes du film, prêtent humour et fraîcheur. Ce qui n’est pas le moindre des mérites dans la période ombrageuse qu’ils traversent…

La théorie de la fête de rupture étant posée, reste à passer à la pratique. Enchaînant coups de fil et rencontres, seuls ou ensemble, Ale et Alex annoncent leur séparation à leurs familles, leurs amis, leurs collègues. Et se rendent vite compte que l’idée de la fêter ne convainc guère… C’est généralement eux qui se retrouvent à rassurer leurs différents interlocuteurs avec des phrases toutes faites, arguant qu’il s’agit là d’une décision commune, que tout va bien, etc. La répétition de la situation génère vite un vrai potentiel comique qui se joue de la réaction des gens (quelques-unes assez impayables : voyez celle du père d’Ale, concepteur de l’idée…) et du trouble qui s’installe.
Le film prend savoureusement à rebours ce réflexe qui voudrait forcément faire de toute rupture un drame. Effet plus inattendu, en revanche : face aux différentes répliques, le couple se retrouve souvent uni dans l’exercice et en tire une forme d’auto-persuasion qui laisse les deux ex-amants de plus en plus partagés entre une décision qui, sur le fond, les éloigne et sa mise en pratique qui en viendrait presque à les rapprocher à nouveau. Et c’est dans cet entre-deux que le film se montre particulièrement attachant, ménageant à chacun des personnages des moments de solitude et une pudeur face à la tristesse que bien des efforts tentent de recouvrir. Combien de temps cet alibi de la fête arrivera-t-il à masquer la peine ? À moins qu’Ale et Alex ne trouvent dans l’organisation de cet événement un moyen de redéfinir leur quotidien et de laisser place à leur nostalgie…
En creux du récit, presque sans se laisser voir, le film agence un amusant dispositif. On y voit le personnage d’Ale, cinéaste de métier, monter des scènes du film que nous sommes en train de voir et dans lequel joue Alex (qui est acteur de profession). Ces quelques petites touches suffisent pour nous perdre dans d’infinis jeux de miroirs. « Le cinéma nous rend-il meilleurs ? » titre le livre de Stanley Cavell que l’on voit passer de mains en mains. Jonás Trueba reprend la question à son compte avec l’intuition qu’il y a peut-être dans les artifices, qu’il s’agisse de l’organisation d’une fête ou de la fabrication d’un film, quelque chose d’assez vertueux pour prendre un peu de hauteur. Et pourquoi pas sauver ce qui peut encore l’être.